[Cour de Cassation] L’aménagement ab initio des peines de un à deux ans reste de mise…

Publié le vendredi 23 octobre 2020
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La Cour de cassation a pris, le 20 octobre dernier, une décision ayant pour effet de permettre le prononcé d’aménagement de peine ab initio à l’encontre de personnes condamnées à des peines d’un à deux ans d’emprisonnement pour des faits commis avant le 24 mars 2020.

La Cour de cassation a pris, le 20 octobre dernier, une décision ayant pour effet de permettre le prononcé d’aménagement de peine ab initio à l’encontre de personnes condamnées à des peines d’un à deux ans d’emprisonnement pour des faits commis avant le 24 mars 2020.
 

« La loi du 23 mars 2019, qui est entrée en vigueur le 24 mars 2020, a modifié les règles relatives au prononcé et à l’aménagement de la peine d’emprisonnement. Elle a notamment abaissé de deux ans à un an le plafond qui permet aux juridictions correctionnelles d’aménager une peine d’emprisonnement.

La Cour de cassation considère que cette nouvelle disposition relève du régime applicable aux lois d’exécution et d’application des peines et qu’elle a pour résultat de rendre plus sévères les peines prononcées par le tribunal correctionnel ou la cour d’appel. Or, une loi plus sévère ne peut s’appliquer que pour l’avenir, c’est-à-dire à des faits postérieurs à l’entrée en vigueur de la loi.

Il en résulte que la loi de réforme pour la justice qui interdit dorénavant l’aménagement d’une peine d’emprisonnement supérieure à un an n’est applicable que pour le jugement de faits commis à compter du 24 mars 2020.

Ainsi, les personnes condamnées pour des faits commis avant le 24 mars 2020 continueront à bénéficier des anciens textes permettant aux juridictions correctionnelles d’aménager une peine d’emprisonnement supérieure à un an et inférieure ou égale à deux ans. »

(Communiqué de presse de la Cour de cassation)

  

 

Forts de cette importante décision, nous encourageons toutes les associations intervenant au titre des enquêtes pré-sententielles renforcées et/ou au titre de la préparation de projets de placement à l’extérieur à sensibiliser les magistrats avec lesquelles elles sont en lien sur la réelle opportunité offerte de développer les aménagements de peine ab initio (avant détention) des personnes condamnées à des peines d’un à deux ans pour des faits commis avant le 24 mars 2020.  

Au moment où le ministère de la Justice en appelle au développement des sorties anticipées et encadrées, cette décision est une véritable occasion à saisir afin de limiter les entrées en détention et leurs effets délétères.

Source :

 

Arrêt de la Cour de Cassation sur les aménagements de peineMon Oct 26 2020 15:58:04 GMT+0100 (heure normale d’Europe centrale)
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