12ème assises nationales de la protection de l'enfance
Publié le jeudi 13 juin 2019Le JAS et l'ODAS organisent les 12ème assises nationales de la Protection de l'enfance les 4 et 5 juillet 2019 à Marseille...
Que recouvrent concrètement ces repères, qu’impliquent-ils ? En quoi leur consolidation et leur convergence sont-elles déterminantes pour que les perspectives ouvertes par la loi du 14 mars 2016 s’avèrent réellement prometteuses pour les enfants concernés et porteuses de sens pour les professionnels ? … et que chacun retrouve de la confiance en son action.
PRÉSENTATION DU FIL ROUGE DES 12ÈMES ASSISES
CÔTÉ PROFESSIONNELS ET INSTITUTIONS, le constat est paradoxal et signe peut-être une période de bascule. D’un côté, le constat est celui d’un désarroi, d’un malaise profond aux causes multiples dépassant la seule question des moyens face à des besoins de plus en plus diversifiés. Des causes qui ont trait aussi et beaucoup à la question du sens, des cadres et outils de réflexion, d’action, d’évaluation...
D’un autre côté, sur le terrain comme dans les enceintes telles que les Assises, le constat est celui d’une véritable appétence des acteurs de la protection de l’enfance pour aller de l’avant, avec des territoires qui bougent, qui inventent malgré les difficultés…avec un effet booster de la loi de 2016 qui semble redonner un peu de sens. C’est une nouvelle boussole mais qui n’ouvrira de véritables perspectives que si l’on revisite les repères existants ou si l’on fait émerger d’autres repères pour les professionnels et leurs institutions en s’appuyant en priorité sur les attentes des jeunes et des familles.
CÔTÉ JEUNES ET FAMILLES, la perception critique de leur accom-pagnement évolue assez peu ces dernières années malgré l’implication des différents professionnels, les investissements des pouvoirs publics, les différentes réformes. Encore trop de personnes sortant de l’Aide Sociale à l’Enfance déplorent un parcours de vie très difficile à l’âge adulte. Encore trop de personnes sortant de l’Aide Sociale à l’Enfance témoignent avoir souffert de parcours en protection de l’enfance très chaotiques. Et même lorsque le parcours a été perçu comme globalement positif ou “salvateur” (pour beaucoup d’entre eux,faut-il aussi le rappeler), des manques profonds sont pointés par ces “sortants de l’ASE”. Ceux-ci touchent à l’absence ou à la faiblesse d’un certain nombre de repères tout au long de leur accompagnement : repères identitaires, affectifs, juridiques, de situation, de projet, repères du passé, du présent et de l’avenir… Pour les familles en difficulté éducative, un sentiment d’incompréhension, de défiance, de contrôle, prédomine toujours dans les relations avec le travail social. Ce qui rappelle l’importance de développer des démarches de prévention susceptibles d’offrir des repères éducatifs solides et prometteurs, et qui restent aujourd’hui très largement à construire.
Cette consolidation des repères de part et d’autre apparaît d’autant plus indispensable qu’à la difficulté des situations vécues par les jeunes, et à la complexité de la mission de protection de l’enfance, s’ajoutent les effets délétères de certaines caricatures médiatiques qui ne facilitent pas l’appréhension - pourtant indispensable -par la société civile de l’ensemble des enjeux autour de la protection de l’enfance.