"Le procès Goldman", un film captivant en salle le 27 septembre

Pierre Goldman est un militant d’extrême gauche qui va commettre en 1969 plusieurs vols à main armée. Mais il va aussi être accusé, la même année, du meurtre de deux pharmaciennes et condamné en 1974 à la réclusion criminelle à perpétuité. Ce jugement va être cassé en 1975 pour vice de forme et un second procès va avoir lieu en 1976 à Amiens. Pierre Goldman, s’il reconnait les vols, nie farouchement les meurtres, et ce second procès va prendre des accents très politiques.

C’est à ce moment que débute le film de Cédric Kahn qui va être consacré au déroulement de ce procès. C’est un film puissant que nous livre le réalisateur. Nous sommes littéralement plongés au cœur de la cour d’assises. Il n’y a pas de preuves matérielles contre Goldamn, uniquement des témoignages, et comme le prévenu nie les faits, « il ne reste que le langage ».
Et dans ce domaine, Pierre Goldman est très fort. Auteur en prison du livre « Souvenirs obscurs d’un Juif polonais né en France », il va livrer lors de ce procès un véritable réquisitoire, notamment contre la police accusée d’avoir fabriquée sa culpabilité.

Il refuse la classique « étude de la personnalité » qui débute les procès, souhaitant se concentrer sur les faits qui sont d’une simplicité totale : « Je suis innocent parce que je suis innocent » clame-t-il.
Le réalisateur place le spectateur en position de juré.e, sommé de se fabriquer du point de vue, de se faire une conviction.

Les actrices et les acteurs sont formidables, à commencer par Arieh Worthalter, incroyable de charisme dans le rôle de Goldman, mais aussi Arthur Harari étonnant de justesse, d’éloquence et de doute dans le rôle de Georges Kiejman, son défenseur. Car ce procès c’est aussi l’affrontement de l’avocat avec son client, incontrôlable, dont les sorties peuvent mettre à mal la stratégie de défense de ses avocats.

Le public de la cour d’assises est impressionnant, entre les partisans de Goldman, ceux de la police et de l’ordre public, et enfin les personnes noires qui jouent un rôle important dans l’histoire de Goldman et de ce procès.
Un film qui aborde des questions très actuelles, comme celles du racisme dans la police, celle de la judéité (Goldman et Kiejman sont juifs tous les deux), de l’engagement militant, mais aussi celles de l’état de droit et de la manière dont la justice est rendue.

Un film passionnant, centré tout entier sur le déroulement du procès, et qu’on vous conseille vivement d’aller voir à sa sortie.

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