Définition de l'intersectionnalité
QU'EST-CE QUE L'INTERSECTIONNALITÉ ?
L’intersectionnalité est un concept visant à révéler la pluralité des discriminations de classe, de sexe et de race. Il peut également s’élargir au champ du handicap ou encore de l’orientation sexuelle et l’identité sexuée, dans le sens où les dimensions dans lesquelles il existe des discriminations peuvent être cumulatives.
L'intersectionnalité vise à comprendre comment les intersections de différentes caractéristiques individuelles mettent en place des expériences particulières d'oppression et de privilège. Les conséquences de ces caractéristiques sont souvent vécues de façon simultanée, chaque facteur pouvant exercer une influence sur les autres.
L'intersectionnalité est une théorie féministe qui analyse les différentes formes d’oppression et les hiérarchies de pouvoir. En plus du genre, elle prend en compte plusieurs facteurs sociodémographiques et elle examine comment ces facteurs peuvent interagir de façon simultanée. Cette théorie permet de mettre en évidence les rapports de pouvoir qui existent entre différents groupes. Elle appelle à réfléchir sur les positions qu’une personne occupe et sur les privilèges dont elle dispose là où elle vit. La théorie de l'intersectionnalité suscite beaucoup d'intérêt, elle provoque des débats qui contribuent à faire progresser l'analyse dans les mouvements sociaux et féministes.
Selon La ligue des droits et des libertés au Canada, l’intersectionnalité est un outil pour analyser la manière dont les différents systèmes d’oppression s’articulent et se renforcent mutuellement.
Selon Amnesty international, « une personne est victime de discrimination quand elle subit un traitement différent en raison de son genre, son origine ethnique, sa religion. Quand les formes de discriminations se croisent - et se renforcent mutuellement - on parle de discrimination intersectionnelle. Les reconnaître et adopter une approche intersectionnelle permet de lutter plus efficacement contre ces situations de violences et de garantir l'égal accès aux droits pour toutes et tous. »
En droit, une discrimination est un traitement inégalitaire d’une personne, dans son accès aux droits (accès à un emploi, un service, un logement…), fondé sur un critère défini par la loi (sexe, âge, handicap…).
Histoire et origine de l'intersectionnalité
Née dans les années 1980 aux Etats-Unis et héritière du Black Feminism, l’intersectionnalité arrive en France dans les années 2000. C’est une juriste américaine, Kimberlé Crenshaw, qui décrit et combine plusieurs systèmes de domination « renvoyant aux dilemmes stratégiques et identitaires de certaines catégories de la population ».
D’un point de vue situé, elle s’intéresse aux personnes noires qui sont invisibles dans les enjeux féministes et les femmes sont invisibles dans les mouvements d’égalité raciale. L’intersectionnalité est donc une théorie critique de l’homogénéisation de certaines catégories et de la tendance à uniformiser les expériences vécues : toutes les femmes ne sont pas « Blanches » et tous les « Noirs » ne sont pas des hommes.

L’intersectionnalité affirme qu’il n’est pas possible de discuter de privilège et d’oppression sans prendre en compte tous les aspects (classe, genre, handicap, âge, origine ethnique, orientation sexuelle, etc.) qui constituent l’identité des personnes.
Finalement l’intersectionnalité se pose comme critique sur la question de l’exclusion de certains groupes dans l’espace des mouvements sociaux comme dans celui du droit. Le concept a permis de révéler la pluralité des discriminations.
«Si elles se présentent comme victimes de discriminations fondées sur le sexe, les juridictions les déboutent en soulignant que d'autres femmes (blanches) ne rencontrent pas les difficultés dont elles se plaignent. Si elles se présentent comme victimes de discriminations fondées sur la race, les juridictions les déboutent en soulignant que d'autres Noirs (des hommes) ne rencontrent pas les mêmes difficultés qu'elles.»
Voilà l'exemple type de la discrimination intersectionnelle, écrit Crenshaw : les femmes noires ne sont pas discriminées comme femmes, ni comme Noires. Elles sont discriminées comme femmes noires.
Au Canada par exemple, le gouvernement s’est engagé dans le développement de politiques publiques intersectionnelles, c’est-à-dire qui prend en compte en analyse comparative de genre et de race, qui permet d’évaluer les inégalités systémiques et les éventuels effets des politiques gouvernementales sur les femmes et les hommes de différents horizons.
En revanche, en France, l’analyse peut être confrontée une limite due au principe qui ne permet pas de rendre visible la race (en référence au racisme, aux personnes racisées).
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