« Le monde en face » diffuse "les juges de la deuxième chance"

Publié le jeudi 05 septembre 2019
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Comme annoncé dans notre précédent article, l’émission « Le Monde en face » a diffusé un documentaire de Pierre Rancé et d’Olivier Pighetti « les juges de la deuxième chance », sur le métier méconnu de Juge de l’application des peines (JAP). Citoyens & Justice était représentée par Marie Salmon, Intervenante socio judiciaire à Reims (association Le Mars).

 

A propos du documentaire « Les juges de la deuxième chance » réalisé par Olivier Pighetti et Pierre Rancé (1h05) :

« Les JAP, juges d'application des peines, sont des magistrats souvent incompris et critiqués : on les accuse de relâcher des criminels, de négliger les victimes et d'éviter la prison à des délinquants parfois récidivistes. Pourtant, la loi prévoit que les peines de prison des condamnés soient aménagées pour prévenir la récidive et favoriser leur réinsertion. C'est la mission des JAP. En fonction de la personnalité et de l'évolution de chacun, ils décideront de les faire sortir de prison ou de leur éviter d'y entrer sous certaines conditions. Ainsi, à Châteauroux, Stéphanie Lochon-Dallet a la lourde tâche de décider si une demande de libération conditionnelle doit être acceptée. »

 

A la suite de ce documentaire, Marina Carrère d’Encausse, présentatrice de l’émission, a animé un débat sur les aménagements de peines avec plusieurs invités :

  • Marie Salmon, Intervenante socio-judiciaire à l’association Le Mars (Reims), adhérente à la Fédération Citoyens & Justice
  • Steven Frère, Placé sous-main de justice (exécutant sa peine sous forme d’un placement à l’extérieur depuis 2 mois au sein de l’association Le Mars)
  • Marie Crétenot, Porte-parole à l’Observatoire International des Prisons (OIP)
  • Olivia Mons, Porte-parole de l’association France Victimes
  • Ivan Guitz, 1er Vice-Président chargé de l’application des peines – TGI de Bobigny

Il est apparu au cours de ce débat que la mesure de placement à l’extérieur est l’aménagement de peine le plus efficient au regard des objectifs de réinsertion des condamnés : responsabilisation de l’individu, contraintes, soutien au respect des obligations de soins, (ré)insertion sociale et professionnelle, construction d’un projet de vie…

 

En résumé, une prise en charge au plus près des problématiques du condamné.

En effet, contrairement aux autres aménagements de peine, le placement à l’extérieur bénéficie de la plus haute densité éducative et d’accompagnement (expliqué par Marie Salmon lors du débat), évitant à l’individu une sortie sèche (c’est-à-dire une sortie de prison sans aucun accompagnement et donc un risque accru de récidive).

 

Une récidive inférieure à 6% lors de l’exécution
de la mesure de Placement à l’extérieur

 

Comme énoncé lors du débat, on compte aujourd’hui 939 placements à l’extérieur en France, contre 11 883 placements sous surveillance électronique (PSE). Le coût de ces aménagements de peine est d’environ 33 euros pour un PE, contre 2,5 euros pour un bracelet électronique*.
*chiffres du ministère de la justice

Si le placement à l’extérieur présente de tels avantages, il reste sous employé et méconnu des magistrats. Et sans sécurité de financement pour les associations, il sera difficile de développer cette mesure, louée lors du débat autant par les juges de l’application des peines que le secteur associatif et les personnes en ayant bénéficié.

 

Au 1er Juillet 2009, 567 personnes exécutaient leur aménagement de peines via un placement à l’extérieur non hébergé par l’administration pénitentiaire. Au 1er juillet 2019, elles étaient 625. Une progression donc minime par rapport à l’essor du PSE (bracelet électronique), qui concerne 11 883 personnes en 2019.

 

Le plan 5000 : développer le placement à l’extérieur

Le nombre de personnes en placement à l’extérieur restant très limité (630 personnes en moyenne par jour), le financement accordé à cette mesure peut représenter un surcoût pour l’administration pénitentiaire en ce que quelques personnes de plus ou de moins dans un établissement pénitentiaire n’ont pas de conséquences importantes sur les frais de fonctionnement de celui-ci.

En revanche, installer 5 000 places d’accueil et d’accompagnement de personnes en placement à l’extérieur en France en s’appuyant sur l’expertise des associations socio-judiciaires permettrait de faire l’économie de 5 000 places de détention soit la capacité de plus de 10 établissements pénitentiaires.



 

Source :

*chiffres du ministère de la justice au 1er juillet 2019
Statistiques du Ministère de la Justice

Citoyens & Justice participe à l'émission "Le Monde en Face", le 3 septembre prochain sur France 5

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